Can I borrow a dream catcher, please?

Alya n’a aucune idée d’où elle se trouve – ni même de comment elle s’est rendue là, d’ailleurs. Elle fait face à une petite maison dont l’aile droite est complètement détruite et qui ne lui inspire pas du tout confiance. Il fait particulièrement sombre dans la ruelle, et les rares lampadaires présents ne semblent pas décidés à s’allumer. Plongée dans le noir, la jeune femme finit toutefois par reconnaître le cottage qu’elle a déjà vu à de nombreuses reprises dans ses livres : c’est la fameuse maison des Potter, dans laquelle l’élu a survécu au sortilège de la mort. L’aiglonne a beaucoup de mal à croire aux prophéties et à toute forme de prédiction du futur et, loin d’être superstitieuse, elle se dit donc qu’elle aurait plus de chance de survie à l’intérieur que complètement seule au beau milieu de nulle part, plongée dans la noirceur la plus totale.

En pénétrant dans l’habitat, miss O’Reily est parcourue d’un énorme frisson qui lui glace le sang. Il y a définitivement anguille sous roche. Comme pour confirmer ses soupçons, voilà qu’elle se retrouve nez-à-nez avec Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, qui ricane comme le malade mental qu’il est. Par réflexe, Alya place sa main dans la poche de sa cape… Mais sa baguette n’y est pas! Comment est-elle supposée se défendre? À coups de pieds? Face à un sortilège bien placé, ça risque de ne pas être très efficace… Ce serait comme apporter un couteau dans une fusillade… Légèrement paniquée sur les bords, son cerveau carbure à toute allure pour tenter de trouver une échappatoire. Elle jette de brefs coups d’œil aux alentours, mais rien ne semble pouvoir lui être utile. Sa seule chance est donc de traverser la pièce et d’aller voir si sa porte de sortie ne se trouve pas derrière Voldemort.

Prise d’un éclair de génie, la Serdaigle réalise alors qu’Harry et ses amis sont supposés avoir tué Tom Jedusor il y a de cela plusieurs années. Bon, ce ne serait pas la première fois qu’il revient magiquement à la vie, mais quand même. Cette fois-ci, ça semblait tout de même assez définitif… Étrange. Non seulement elle ne se souvient pas de comment elle s’est rendue jusque-là, mais en plus elle se retrouve face à un fantôme qui a l’air bien trop réel pour être mort? Il n’y a absolument rien de cohérent dans ce décor des plus effrayants et Alya commence à se demander si quelqu’un n’est pas en train de lui faire une blague de -très- mauvais goût. À sa connaissance, il n’y a pas énormément de Legilimens dans son entourage, mais cela ressemble bien au travail de quelqu’un capable de lire et de manipuler les pensées d’autrui…

Puisque les seules informations qu’elle connait de l’occlumancie sont celles qu’elle a lues il y a plus ou moins longtemps à la bibliothèque, la jolie rousse n’a pas vraiment d’expérience en la matière. Persuadée qu’elle a affaire à un legilimens, elle abandonne donc l’idée d’essayer de le contrer et estime qu’elle a plus de chances de le battre à son propre jeu. Elle n’a pas été répartie chez les bleus et bronzes pour rien et, les énigmes, ça la connaît! Puisqu’elle ne peut rien faire tant qu’elle restera plantée là, juste devant l’entrée, Alya s’empare du premier artéfact qu’elle trouve, à savoir un vase (bizarrement complètement vide) et l’envoie en direction du Seigneur des Ténèbres, en espérant que ce soit une assez bonne diversion…

Plutôt étonnée que son subterfuge ait fonctionné, Alya ne perd toutefois pas une seconde et se rue de l’autre côté de la pièce. Le rire machiavélique du Seigneur des Ténèbres résonne dans sa tête, ce qui ne lui dit rien qui vaille. Il faut vraiment qu’elle trouve un moyen de se sortir de là, et vite. Malheureusement pour elle, il ne semble pas y avoir grand-chose d’intéressant dans les tiroirs de la commode qui se trouve non loin de là et, puisque la toiture a été arrachée, la bleue commence à avoir aussi froid que quelques secondes auparavant, quand elle se trouvait encore à l’extérieur. Voldemort se rapproche petit à petit d’elle, et elle commence à être à court d’objets à lui lancer en pleine figure.

C’est à ce moment-là qu’elle remarque bébé Harry, bien au chaud sous ses couvertures, dans son berceau. Ce dernier hurle à la mort et, puisqu’il est très improbable qu’Alya ne l’ait pas entendu auparavant, cette dernière se dit qu’il doit bien y avoir une raison à ce qu’il vienne tout juste d’apparaître sous son nez. Dans l’espoir de le calmer un peu, elle s’empare du jouet qui traîne à ses côtés et va pour le lui tendre… Lorsqu’elle se retrouve projetée dans une pièce complètement noire. Les cris du futur Gryffondor ainsi que les rires de Voldemort ont cessé, faisant place à la voix encore plus effrayante de Bellatrix Lestrange, qui se vente encore et toujours d’avoir tué Sirius Black. « Ouais, bah ça fait longtemps la grande, va falloir t’en remettre, là. »

La bleue et bronze commence légèrement à perdre patience. Elle ne semble plus du tout être au même endroit. Ou peut-elle bien être, maintenant? Et qu’est-ce qu’on attend d’elle, surtout? Elle n’y voit absolument rien, et est encore face à quelqu’un qui devrait être mort. Le legilimens qui a décidé de s’en prendre à elle a l’air bien glauque comme personne et elle espère fortement qu’il sera parti avant qu’elle ne sorte de ses illusions. Rendu là, il y a certaines choses qu’il vaut mieux ignorer, et savoir qui a l’esprit aussi tordu à Poudlard en fait partie. À la fois paniquée et énervée, Alya observe miss crazy disparaître et réapparaître aléatoirement un peu partout dans la salle. En bonne Serdaigle qu’elle est, la rouquine essaie tant bien que mal d’y décerner un modèle quelconque, mais rien à faire : les déplacements de la sorcière semblent parfaitement arbitraires.

Une lumière scintillante lui brûle alors les yeux. La belle prend le temps de se réhabituer à la lumière puis constate que cette dernière illumine une espèce de coupe brisée. Bon, ce doit être son prochain indice… Mais comment se rendre jusqu’à la fameuse coupe sans se faire massacrer par Bellatrix qui surgit un peu n’importe où et change de place toutes les cinq secondes? Alya voit deux possibilités : y aller doucement en espérant qu’elle ne l’entende pas et ne la rattrape pas où courir comme une dératée et prier pour qu’elle soit trop obnubilée par le fait qu’elle a tué le parrain d’Harry pour l’entendre. Après quelques secondes d’hésitation, elle tente le tout pour le tout et opte pour la deuxième possibilité…

Dans sa presse de sortir de cette fichue pièce hantée par Bellatrix Lestrange, Alya ne regarde pas trop où elle met les pieds et il ne lui faut pas bien longtemps avant de se retrouver projetée sur le sol. Dans la noirceur, elle n’a pas vu l’espèce de planche de bois (ou peu importe ce que c’était, elle n’en a honnêtement pas la moindre idée) et se l’est prise de plein fouet. Son tibia la lance un peu et, évidemment, son aînée semble avoir été aux premières loges de la scène puisque son rire machiavélique s’est intensifié, rendant la scène encore plus angoissante. Désespérée par sa propre maladresse, la Serdaigle laisse échapper un long soupir et tente de se relever. Il va falloir qu’elle trouve quelque chose sur lequel s’accoter, et vite, parce que la vieille sorcière se rapproche dangereusement, et sa jambe lui fait trop mal pour qu’elle puisse pleinement se reposer dessus.

Pas trop sûre d’elle, l’aiglonne y va à tâtons puisqu’on n’y voit absolument que dalle. Elle laisse donc sa main vagabonder autour d’elle dans l’espoir d’y trouver quelque chose qui pourrait lui être utile. Comme de fait, elle trouve bien vite ce qui ressemble fort à une canne – ce qui la conforte une nouvelle fois dans l’idée qu’elle a affaire à un legilimens. Après tout, s’ils sont dans sa tête, elle devrait bien avoir un minimum de contrôle sur les événements qui lui tombent dessus. Appuyée sur le bâton, elle se relève difficilement et, lentement, se dirige vers la coupe qui, étrangement, semble reculer à chaque pas qu’elle fait. Alya n’en peut plus : elle veut vraiment sortir de là au plus vite. Rien de ce qui l’entoure ne semble réel, elle n’est donc plus réellement apeurée, d’autant plus que, si elle l’avait vraiment voulu, Bellatrix aurait clairement eu le temps de la rejoindre. La bleue ferme donc les yeux, abandonne sa canne… Et saute sur une patte jusqu’au fameux objet illuminé, histoire d’aller un peu plus vite.

Cette fois-ci, elle reconnait bien les effets d’un portoloin. Elle ne s’en était pas rendue compte jusque-là puisque passer d’une salle complètement noire à une autre inhibe un peu les effets du transport, mais là elle en est sûre. La Serdaigle jette un bref coup d’œil autour d’elle et, une nouvelle fois, ses lectures à répétition lui permette de déduire assez rapidement qu’elle se trouve dans le manoir des Malefoy. Une voix féminine retentit au loin. Alya n’a peut-être pas la moindre idée de qui il s’agit, mais elle comprend bien que la jeune femme n’a pas envie d’être là. Elle tente donc de se ruer dans sa direction pour l’aider, quand un elfe de maison surgit de nulle part et se présente sous le nom de Dobby. Dobby… L’elfe qu’Harry a libéré? Eh, lui aussi est supposé être mort, l’inventeur de ce jeu tordu a de la suite dans les idées…

Pour une fois, l’être qui se trouve en face d’elle ne semble toutefois pas avoir envie de la tuer. Il lui propose plutôt une espèce de jeu : si elle fait trente ou plus, l’elfe l’emmènera ailleurs. L’emmener ailleurs, hein? « Tu peux pas me faire sortir de ce mauvais rêve, plutôt? » Alya ne sait pas à quel point elle est proche de la réalité en faisant allusion à un mauvais rêve, mais peu importe. Évidemment, la créature ne lui répond pas et se contente de lui désigner un énorme dé à cent faces – voir plus, il est difficile de le dire exactement, vu la taille de l’objet. Le dé est placé sur une table et, fatiguée, l’aiglonne s’empresse de donner un bon coup de poing dessus pour le faire rouler en bas du meuble.

La jolie rousse suit le dé des yeux. Même s’il a l’air plutôt lourd, ça ne l’empêche pas de rouler pendant bien plus longtemps qu’un dé normal à six faces. Évidemment, il a dû être ensorcelé, faut bien laisser un peu de suspens. Puisqu’il commence à être rendu loin, Alya décide de le suivre un peu : marcher ne lui fera pas de mal, d’autant plus qu’elle n’a déjà plus mal au tibia. Probablement une illusion de la salle précédente, qui s’est évaporée avec la pièce en question. Tant mieux, parce qu’elle a beaucoup trop de mal à rester immobile et à ne rien faire pour supporter de ne pas pouvoir bouger dans un endroit aussi lugubre.

Lorsque le dé finit par s’arrêter, Dobby disparaît de son endroit initial et réapparait juste devant l’aiglonne. Cette dernière a roulé un vingt-trois… Ce qui n’est pas suffisant pour que l’elfe l’amène ‘ailleurs’, peu importe ce que c’est supposé vouloir dire. Visiblement amusé, l’elfe claque des doigts et, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le dé se retrouve exactement à la même place que quelques secondes auparavant, bien ancré au milieu de la table. Here we go again. Alya soupire et, puisqu’elle n’a pas vraiment d’autre choix, retourne à l’entrée.

La deuxième fois c’est la bonne! Du moins, on va espérer… La bleue et bronze lance un regard noir à l’elfe, qu’elle ne voit d’ailleurs plus comme l’un des amis de l’élu mais plutôt comme son bourreau. Vu sa chance dans les jeux de hasard, ça risque d’être assez long… « Est-ce que les dés sont cumulables, au moins? » Elle a pas mal plus de chances de rouler un sept ou plus que de devoir rouler plus de trente d’un coup, hein… En guise de réponse, la créature acquiesce. Bon, c'est dékà ça de pris. C’est parti!

Et c’est reparti… Alya avance derrière le dé, pas trop sûre de combien de temps cette supercherie va prendre. Après plusieurs longues secondes (ou était-ce des minutes?), l’objet finit par s’immobiliser. Quarante-sept! La bleue et bronze n’en croit pas ses yeux. Même si les dés ne se cumulaient pas, elle aurait réussi à se sortir de là, ce qui relève du pur miracle. Avec un peu de chance, son calvaire touche donc à sa faim – auquel cas elle s’en va directement acheter un billet de loterie. Comme la fois précédente, l’elfe de maison se téléporte jusqu’à elle et, visiblement un peu déçu de ne pas pouvoir jouer plus longtemps, il l’attrape par le bras et… Voilà qu’elle transplane, maintenant.

Les effets du transport via un elfe de maison sont encore plus horribles que ceux d’un transplanage humain. L’aiglonne a la tête qui tourne et, si elle ne se repose pas un peu, elle risque de vider le contenu de son estomac. De toute façon, elle est incapable de marcher droit, pour le moment. Elle s’assoit donc sur une roche et comprend qu’elle est de retour à Poudlard, plus précisément dans la forêt interdite. Décidément, elle ne verra plus jamais Dobby de la même façon… Plutôt que d’être du côté des gentils, voilà qu’il la séquestre, puis l’envoie tout droit dans LE lieu le plus dangereux de toute l’académie – en pleine nuit, on s’entend.

Loin d’être du genre à paniquer à l’idée d’être dans le bois le plus malfamé de l’univers magique, la bleue se ressaisit toutefois bien vite en entendant le hurlement d’un loup. Elle lève les yeux au ciel : qui l’aurait cru, c’est la pleine lune? L’elfe a bien sûr tôt fait de disparaître et de se mettre à l’abri, laissant l’aiglonne complètement seule face à ce qui risque fort d’être un loup-garou violent et affamé. Comme de fait, elle identifie rapidement Fenrir Greyback, dont le sort final après la bataille de Poudlard demeure inconnu jusqu’à ce jour. Si on en suit la logique des événements qui viennent de se produire, il risque d’avoir été tué lui aussi. Quoi que, la rouquine a encore du mal à voir le lien entre le Seigneur des Ténèbres, des Mangemorts plus ou moins officiels et… Dobby. Pourquoi Dobby?

Enfin, pas le temps d’y penser tout de suite : voilà que la créature mi-humaine, mi-loup se rue maintenant dans sa direction, la gueule grande ouverte. Ça ne présage définitivement rien de bon. Alya réagit au quart de tour et part à courir dans tous les sens en espérant semer son potentiel agresseur. Elle slalome entre les arbres, dévoilant par la même occasion sa position puisque les bruits de branches brisés ne sont pas particulièrement discrets… Il va vite falloir qu’elle trouve une autre idée puisque, pas mal moins rapide que l’animal à sa poursuite, elle perd du terrain et va bien vite se faire dévorer toute crue. Même si elle n’a pas encore son permis de transplanage et que ce dernier est supposé être interdit dans l’enceinte de l’établissement, elle se dit que rien n’a vraiment de sens depuis le début et qu’elle peut bien tenter l’expérience… De toute façon, elle ne voit pas trop ce qu’elle pourrait faire d’autre…

Loin d’être aussi calme qu’elle devrait l’être pour l’une de ses toutes premières expériences de transplanage, Alya espère de tout cœur qu’elle ne va pas finir désartibulée au beau milieu de la forêt interdite. Elle a lu assez de bouquins là-dessus pour savoir que c’est tout sauf agréable et que, sans soins adaptés relativement rapides, elle risque d’en garder des séquelles à vie. Sans arrêter sa course frénétique, elle se dirige toutefois vers le chemin principal pour ne pas risquer de se prendre un tronc d’arbre, puis ferme les yeux. Elle se concentre sur sa destination, soit son lit, dans les dortoirs, en haut de la tour non loin de là. Déterminée à sortir de ce cauchemar au plus vite, elle tourne sur elle-même en essayant de trouver le bon chemin… Et réapparait quelques millisecondes plus tard, exactement au même endroit. Évidemment, ça ne pouvait pas être aussi facile.

Elle était si proche… Tout comme le loup-garou qui, si elle ne trouve pas vite un abri, va vraiment la dépecer très bientôt. Heureusement pour la bleue et bronze, cette dernière décèle un énorme trou dans l’un des arbres qui l’entoure. Elle se dépêche donc de s’y faufiler, en espérant que son ennemi ne l’ait pas vue y entrer. L’animal a beau être imposant et intimidant, il n’en reste pas moins légèrement stupide sur les bords. Il ne sait donc plus par où aller et erre maintenant un peu au hasard, pas trop sûr d’où est partie sa proie. Alya en profite pour reprendre un peu son souffle parce qu’elle a beau être sportive, tenter de semer une créature aussi rapide joue un peu trop sur son cardio.

Évidemment, il ne faut pas bien longtemps à Greyback pour réaliser que son odorat surdéveloppé devrait aisément lui permettre de retrouver la jeune femme. Le canidé revient donc sur ses pas et se rapproche dangereusement d’Alya, qui retient son souffle du mieux qu’elle peut. Ce n’est toutefois pas très efficace, puisque son odeur suffit amplement à trahir sa position. Si elle sort de là, c’est sûr qu’elle se fait dévorer d’une traite ; elle va donc devoir réitérer l’expérience. Pourquoi fallait-il qu’elle oublie sa baguette, hein? Elle l’a toujours sur elle, d’habitude… Enfin, au vu des circonstances, elle n’a probablement pas eu vraiment le choix.

Épuisée, la jolie rousse a presque envie d’abandonner. Si ça se trouve, les douze travaux d’Hercule ne s’arrêteront que lorsqu’elle sera morte. Puisque rien de tout cela ne semble réel, il y a fort à parier que mourir dans cette réalité virtuelle n’aura aucune incidence dans la vie réelle quoi qu’il arrive, alors pourquoi se battre autant? C’est décidé : elle essaie une dernière fois de se sortir de là avant de foncer dans le tas et de prier pour ne pas y rester définitivement. À en juger par la douleur qu’elle a ressenti dans la salle précédente, cette dernière a l’air bien réelle malgré tout, et elle n’a pas vraiment envie de servir au casse-croute au loup-garou non plus…