Il était encore tôt lorsque Léandre se leva, bien décidé à aller prendre son petit déjeuner avant que la plupart des élèves ne soient levés, histoires de profiter d’un peu de silence dans la Grande Salle. Une fois prêt pour sa journée, son sac sur l’épaule et un bestiaire dans les mains, il sortit de la Salle Commune et prit la direction du rez-de-chaussée, lisant en même temps qu’il marchait. C’était sa façon habituelle de se déplacer dans le château. Au moins n’avait-il ainsi pas à poser les yeux sur qui que ce soit. Certes, il bousculait parfois quelques personnes, mais il ne s’en préoccupait vraiment pas. Il ne s’arrêtait jamais pour s’excuser, et continuait simplement à lire, jusqu’à être arrivé à destination. Lorsqu’il arriva dans la Grande Salle, il fut ravi de voir qu’il était arrivé pile au bon moment. Seuls quelques élèves étaient présents, chacun mangeant tranquillement dans son coin, sans qu’aucun bruit ne vienne troubler l’atmosphère silencieuse. Le Gryffondor prit place à la table de sa maison, s’installant bien entendu seul. Il se servit un bol de porridge et quelques fruits, puis reprit tranquillement sa lecture. Soudain, quelqu’un s’installa face à lui. Il n’y prêta pour autant pas attention, se disant que la personne avait fait erreur et finirait par partir en découvrant face à qui elle se trouvait. Mais après quelques minutes de silence, Léandre leva finalement les yeux de son livre, dans l’optique de dire à cet intrus de dégager le plus rapidement possible. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir Quinn Langford, meilleure amie de Selwyn, lui faisant face. Il grogna et leva les yeux au ciel avant de reporter son attention sur le chapitre traitant des billywigs qu’il était en train d’étudier. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui vouloir ? Ils ne s’appréciaient pas, et la tension entre le préfet et lui ne laissait aucun doute quant aux relations que Léandre avait avec la jeune femme. Elle faisait partie de la petite bande de cet idiot brun, et il savait donc très bien qu’elle ne devait avoir aucune amitié pour lui. Ce dont il ne se plaignait pas. Elle avait l’air tout à fait inintéressante, comme la plupart des élèves de Poudlard, et il ne cherchait donc absolument pas à entrer dans ses bonnes grâces. Il décida donc de tout simplement l’ignorer, se disant qu’elle finirait par abandonner l’idée de lui parler, puisque c’était visiblement ce qu’elle voulait faire, et le laisserait tranquille.