Travailler protège des tourments de la pensée [Rose]

Tout avait commencé quelques années auparavant lorsque, en première année, les professeurs avaient eu la charmante idée de mélanger les Gryffondors et les Serpentards en cours de potions. Les deux maisons qui n’étaient plus si ennemies que cela s’étaient donc retrouvées à devoir coopérer. Cela ne s’était pas arrêté là, puisque les enseignants demandaient parfois aux élèves de se mettre en binôme ou trinôme. Par un coup du destin, Electra avait vu son nom s’associer à celui de Rose Weasley. Au début, cela l’avait déplu – rien de personnel, seulement un problème de nom. Toutefois, Electra n’avait pas tardé à remarquer que, au milieu de toute cette malchance, quelque chose de positif pouvait émerger : des résultats. Rose Weasley était une excellente élève, travailleuse et les deux jeunes filles n’avaient pas tardé à se rendre compte qu’elles étaient très efficaces lorsqu’elles associaient leurs talents. Alors, d’un commun accord et après avoir observé leurs camarades rater littéralement tout ce qu’ils essayaient de faire, elles avaient décidé de travailler ensemble régulièrement pour les travaux de groupe.

En sixième année, les choses n’avaient pas changé. Il n’y avait pour autant d’amitié entre les deux jeunes femmes aux points de vue diamétralement opposés. Au mieux, il y avait du respect. Parfois, de la compréhension. Pour les besoins de leurs travaux elles s’entendaient bien, en dehors… et bien elles n’avaient jamais essayé.

C’était pour cela qu’Electra attendait patiemment la jeune Weasley, assise à une table dans la bibliothèque sur laquelle elle avait déjà déposé quatre livres différents ainsi que toutes ses affaires et un début de réflexion écrit rapidement sur un reste de parchemin. La Serpentard était venue en avance pour travailler la métamorphose. Elle avait fini son travail et avait donc logiquement commencé à réfléchir au devoir de potions. Rose rattraperait en route, elle n’était pas sotte, elle en était capable. En plus, cela allait lui permettre de lui montrer qu’elle était capable de réussir sans elle et qu’Electra ne s’associait à elle que par obligation d’avoir un binôme. Elle ne voulait pas que cette Gryffondor pense qu’elle avait besoin d’elle, il y avait des limites à la bienséance.  

Les cheveux attachés dans un élégant – mais d’une simplicité déconcertante – chignon, Electra faisait tourner les pages les unes après les autres. Sa baguette était posée à côté d’elle – en cas de crise – et ses yeux passaient des livres au parchemin. Elle le noircit légèrement en rajoutant deux mots importants. L’un suivit d’un point d’exclamation et l’autre d’un point d’interrogation.
Il ne manquait plus que Rose.