Electra Yaxley

Dans le monde sorcier, le nom Yaxley est synonyme de tradition. Il l’était surtout, il a quelque peu perdu de sa valeur avec le temps. Cela n’en reste pas moins le nom d’une famille de sang-pur respectable dont la demeure familiale se trouve dans le Yorkshire. C’est un grand manoir, chaleureux qui accueille depuis des siècles cette famille. C’est ici qu’est née Electra, fille de Leandre Yaxley et de sa femme Hestia. C’était une naissance attendue bien que dispensable, le couple ayant déjà un autre enfant. Fruit de l’union des Carrow et des Yaxley, un sang pur coulait dans ses veines et elle serait élevée selon la tradition.

La petite fille le fut. Tout comme elle fut une fille exemplaire, quoiqu’un peu dissipée et sauvage dans ses premières années. On lui apprit à se tenir, à être excellentes et on lui inculqua les principes qui avaient conduit son grand-père à la mort. Toutefois, les Yaxley n’étant pas idiot, ils n’apprirent pas à leur fille de mépriser (du moins pas ouvertement) les nés-moldus. Ils lui apprirent la délicatesse de l’intelligence et du mépris courtois.

Soucieux de la bonne réputation de leurs enfants, les parents engagèrent plus percepteurs qui furent chargés d’enseigner les rudiments du savoir magique et de la culture magique à leurs enfants. A cette époque, la cohabitation entre les deux enfants se passait bien comme c’était le cas avec les autres membres de leur famille.

Electra appréciait beaucoup son père, discret, sévère et travailleur qui lui parlait sans cesse de son propre père, Corban Yaxley. Elle se glissait parfois dans son bureau le soir pour l’écouter. Electra est d’ailleurs toujours très proche de son père. Entre Hestia et Electra les choses ont été plus compliquées. Hestia trouvait que son mari était trop laxiste avec ses enfants. Elle détestait voir Electra rentrer avec de la boue sur les chaussures, courir dans la maison et entendre son mari lui dire « Laisse », d’un ton qui n’autorisait aucune discussion.

Entre Electra et son frère les choses changèrent rapidement. Pour les dix ans de l’aîné des Yaxley une grande fête avait été organisée ; tout le manoir était en ébullition. Un gâteau exceptionnel avait été commandé et la famille avait invitée tous ses amis. Généralement, Electra aimait ces moments, elle aimait voir du monde, elle se sentait, du haut de ses neuf ans, presque adulte. Elle appréciait tout particulièrement répondre à leurs questions, sentir leurs regards sur elle. Seulement, ce soir-là, aucun regard ne se posa sur elle. Son frère était au centre de l’attention. Il ne lui accorda pas un regard. Il la laissa-là, reculée, à l’air mécontente. Un accès de jalousie embrasa le cœur de la petite fille qui n’avait alors plus qu’une certitude : elle détestait son frère. Elle s’ancra encore plus profondément en elle lorsque ses parents firent un discours, vantant les mérites de ce jeune garçon, qui faisait la fierté de la famille. Ils ne citèrent pas une fois son nom. Electra eut l’impression qu’on l’effaçait de la famille. Le lendemain, elle n’adressa pas un mot à son aîné.

Heureusement pour elle, il partit un an plus tard à Poudlard. Electra l’observa quitter les lieux et put enfin prendre la place qu’elle voulait : toute. Elle profita de cette année autant qu’elle le pouvait. Puis, ce fut son tour. Ce fut à elle d’entrer dans cette fameuse école où avaient été ses parents – et où était son frère mais c’était un détail qu’elle tentait d’oublier.

Elle quitta sans tristesse ses parents, ils lui firent promettre de lui écrire régulièrement et la regardèrent partir avec fierté. Ils furent ravis d’apprendre que, comme eux, leur fille avait été envoyée dans la maison Serpentard. Electra, elle, en fut soulagée, elle tenait absolument à marcher sur leurs traces.

Néanmoins, à Poudlard, tout n’était pas rose. Déjà, Electra devait partager sa chambre – et partager n’a jamais été son mot favori. Ensuite, elle était traitée comme les autres élèves – et l’égalité cela n’a jamais son truc non plus. Poudlard était loin du Yorkshire et des privilèges du manoir Yaxley. La jeune fille eut du mal à s’intégrer. Certains de ses camarades étaient sympathiques et intéressants mais elle regardait la majorité d’entre eux avec méfiance ; ils avaient l’air trop heureux. Ils essayèrent de se rapprocher d’elle – Electra ayant l’air sympathique au premier abord – mais ils arrêtèrent bien vite. Elle remarqua vite qu’elle n’était pas la seule à viser l’excellence et, pendant ses trois premières années, elle tenta d’être meilleure que les autres. Elle voulait réussir mieux que les autres, être devant. Souvent, elle réussit, son travail était unanimement salué par ses professeurs. Tout ne tombait pas du ciel, la jeune Yaxley passait des heures à la bibliothèque pour travailler. Être la meilleure, c’était tout ce qui lui importait. En quatrième année, elle eut un déclic : les autres, était-ce vraiment important ? ne devait-elle pas surtout s’améliorer, faire face à elle-même ? Alors, ses priorités changèrent. Bien sûr, elle voulait toujours être la meilleure mais elle apprit à se mesurer à elle-même, à se dépasser.

En dehors des cours, Electra réussit à se faire quelques relations. Quelques amis réussirent à émerger – mais Electra a du mal à accepter l’amitié – et elle rencontra des personnes dignes de son intérêt. Pas toutes, et elle n’hésita pas à leur dire ou à leur faire comprendre ce qui lui valut quelques inimitiés. La jeune fille continua son chemin, sans se préoccuper des autres – tant qu’ils ne lui faisaient pas d’ombre. Elle joue toujours souvent de ses expressions – elle est souvent très expressive – pour faire comprendre ses pensées à ses camarades ou les pensées qu’elle souhaite leur transmettre.




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