Lucy ▬ you're a sky full of stars

J’ai poussé mon premier cri le 22 avril 2004, en Grande-Bretagne, entourée par une famille aimante : ma mère, Aubrey et mon père, Percy. Nous avons été rejoints très peu de temps après par ma jeune sœur, Molly. On a aussi grandi en apprenant toute l’histoire qui entourait notre famille, autant les Weasley que les Potter. Et autant dire que même si j’ai entendu plusieurs fois les mêmes récits de quêtes héroïques et de combats épiques, je ne me suis jamais lassée d’en demander toujours les moindres détails. Je ne sais absolument pas comment j’aurais pu agir à l’époque, et dans un sens, je crois que je préfère n’avoir jamais connu une telle époque. Espérons qu’un mage noir ne survienne pas tout à coup pour reprendre le travail laissé par Voldemort.

Au cours de mon enfance, j’ai aussi eu l’occasion d’entendre que notre père n’avait pas toujours brillé par son éthique ou son bon sens, mais il a su se racheter auprès de ses frères et sœurs ; si vous pensiez que nous étions les pestiférés de la famille Weasley, détrompez-vous. Molly et moi avons très bien intégrées au sein de nos nombreux cousins et cousines, et nos grands-parents, Molly et Arthur, nous ont donné autant d’amour qu’à leurs autres petits-enfants.

Molly. Je parle de ma sœur, là ; avec du recul, je dois avouer que Molly me manque. Quand on était plus jeunes, nous étions absolument inséparables. Il y avait des disputes bien sûr, des cris et même parfois des pleurs, mais ça ne durait jamais bien longtemps. Depuis que nous sommes entrées à Poudlard, les choses ont bien changé. Je dirais d’ailleurs que ça a commencé dès la première nuit dans le château, lors de la cérémonie de répartition. Oh, je ne suis pas de ceux qui assimilent Serpentard aux mauvaises personnes. J’ai compris que ce cliché était nul et non avenu, désuet.

Et pourtant, en la voyant intégrer la maison de Salazar alors que je faisais partie des aigles de bronze, cette séparation m’a semblé être la rupture symbolique de notre relation. C’est à partir de là que nos caractères se sont dissociés pour de bon. On ne se parle plus. C’est à peine si on se regarde ; et encore, ce genre d’échanges peut mener à des roulements d’yeux ou à des soupirs exagérés. À Poudlard, c’est presque trop facile de s’éviter, mais à la maison, l’atmosphère est des plus lourdes.


Le Choixpeau ne s’est vraiment pas trompé sur le choix de ma maison : dès ma première année, je me suis réfugiée dans les livres, et aujourd’hui encore, je n’ai toujours pas étanché ma soif d’apprendre. Oh, rassurez-vous : j’essaie quand même de maintenir un minimum de vie sociale, et de ne pas refuser une partie de bavboules quand on me la propose, même si je sais qu’un livre passionnant m’attend bien sagement dans l’un des rayons de la bibliothèque.

On pourrait peut-être me prendre pour une jeune fille timide et réservée (et dans le fond, c’est ce que je suis). Pourtant, et ça, bien peu de personnes sont au courant, je me suis déjà défendue face à un autre élève, lorsque j’étais en troisième année. Depuis trois ans, cet élève de Gryffondor s’était mis en tête que j’allais faire tous ses devoirs de métamorphose. Et pour s’en assurer, il n’a jamais hésité à m’intimider, de par sa taille et sa voix, trop grave pour son âge, ou alors, en rackettant mes friandises ou mes cartes de sorciers. Il a abusé à maintes reprises de ma gentillesse et de mon incapacité à dire non. Ce n’est qu’à l’âge de 14 ans que j’ai enfin osé me rebeller et lui lancer le sortilège du saucisson, un beau jour, alors qu’il venait réclamer son dû. Depuis, il me laisse tranquille et je n’ai eu aucun problème suite à cet incident, espérons que ça reste ainsi.